Cet ouvrage est imprimé en France sur du papier certifié PEFC issu de forets Européennes durablement gérées, imprimé avec des encres écoresponsables labellisées Blue Angel et façonné avec des colles éco-compatibles à base d’Hévéa.
Le Dieu sans Nom - Tome 2 : La Clé des Cauchemars
Auteur : Roman Lutèce
Format broché 15 x 23 cm – 756g – 578 pages
Genre : Dark Fantasy
Sortie prévue le 15/03/2025
Synopsis
Un an a passé depuis l'expédition dans le Nevestin. Désormais de retour à Asgartha, mais encore traumatisé par ce qu'il a vécu, Ilas essaye tant bien que mal de faire table rase. Les ombres s'insinuent autour de lui. La guerre avec la Lucomorie est imminente, et une affreuse rumeur circule en ville : quelque part au sud, une bête aurait été aperçue. Une bête qui ressemblerait au Yarthan.
Très vite, l'orage gronde sur la capitale impériale. Le Vicaire, un homme impitoyable guidé par la parole du dieu sans nom, s'empare du pouvoir. Tandis que l'empire change de visage, Ilas, considéré comme une menace, est contraint de fuir. Tout s'oppose à lui, jusqu'à sa rencontre avec une mystérieuse jeune femme…
Extraits
Extrait 1 : Chapitre 7 – Le vieillard
« Ilas marcha toute la nuit sans guère s’accorder la moindre pause. Il lui fallait avancer vite. Quand le jour se lèverait, chassant l’ombre translucide de la nuit, les steppes Yomies couvertes d’herbe rase ne lui offriraient aucun refuge. Il serait totalement à découvert. Ses efforts, néanmoins, finirent par payer. Après des heures de voyage dans les ténèbres sauvages, il distingua son objectif : une chaîne de collines à l’horizon, comme de vagues ombres peintes sur le ciel clair-obscur. Il reconnut avec soulagement les reliefs dont lui avait parlé Alix.
— Enfin, souffla-t-il.
L’aube ne tarderait pas à inonder les plaines. Aussi hâta-t-il le pas, en focalisant son regard sur le lointain. Les premiers contreforts s’offraient à lui lorsqu’il fit brutalement volte-face. Ce n’était peut-être qu’un écho anodin, cependant il était persuadé d’avoir entendu un très faible ronronnement. Sa méfiance le poussa aussitôt à se réfugier derrière un gros rocher où il attendit, aux aguets, que le bruit se répète. La brise lui porta quelques chuintements qu’il parvint à reconnaître. En réalité, ils ne lui étaient que trop familiers. Une forme sombre se déplaçait lentement, dans le ciel. Aussitôt, Ilas s’efforça de se faire le plus petit possible, et se coucha parmi les pierres et les plantes épineuses.
— Évidemment, maugréa-t-il. Comme par hasard… »
Chapitre 7 – Le vieillard
Extrait 2 : Les voyageurs de la poussière
« Amer, il se releva et se passa une main dans les cheveux, qu’il trouva un peu trop longs à son goût, puis rabaissa sa capuche sur son visage. Au milieu de cet océan dunaire, il réalisa être à découvert. Quelqu’un, même à plusieurs lieues de distance, aurait très bien pu les observer sans rencontrer la moindre difficulté, et il avait horreur de cette sensation. Rhéa, toujours assise dans le sable, parut le comprendre.
— Vous avez l’air de craindre que quelqu’un nous tombe dessus, ici, au milieu de nulle part, fit-elle alors remarquer en fouillant les environs d’un œil effarouché.
— Ce n’est pas ce qui nous est arrivé aujourd’hui même ?
Il y eut un moment de silence. Ilas s’était montré sec, et avait comme souvent répliqué de façon instinctive. Même si elle ne se renfrogna pas, Rhéa n’en parut que plus stressée encore.
— Désolé, s’excusa-t-il toutefois, comprenant que son attitude l’avait troublée. Je ne voulais pas t’inquiéter.
Elle leva la tête vers lui. À son expression, il devina qu’elle ne le croyait qu’à moitié.
— Ça doit faire bien longtemps que vous êtes seul sur la route, Ilas. J’ai l’impression que vous avez perdu le don de parler aux gens. À moins… que vous ne l’ayez jamais eu.
— La dernière supposition est la bonne, avoua-t-il comme si cela lui en coûtait.
Rhéa parut à la fois amusée et sceptique. Ilas savait qu’elle le jugeait, il pouvait presque sentir son regard le scruter et tenter de percer ses pensées.
— Ce n’est sans doute pas pour ça que l’Empire est à vos trousses, j’imagine, risqua-t-elle.
— En effet.
— Vous n’aimez pas parler de vous, pas vrai ?
Ilas s’agaça. Alors qu’il faisait quelques pas sur la crête de la dune, elle se leva et le suivit avec un intérêt qui lui déplut.
— Pourquoi tiens-tu absolument à ce que nous ayons une conversation ? grommela-t-il.
— C’est être humain que d’avoir des conversations, non ? répondit-elle aussitôt d’une voix fluette.
Ça rend les voyages dans le désert moins moroses. Et puis… savoir que quelqu’un se trouve dans une situation similaire à la mienne, je ne sais pas… pour une raison ou pour une autre, ça m’apaise un peu. »
Chapitre 13 – Les voyageurs de la poussière
Extrait 3 : Instinct naturel
« Ilas se débattit de toutes ses forces. L’immense gueule fondit sur sa gorge, et il fut incapable de la repousser. Il hurla. Sur le moment, il se mit à croire que son cri rauque suffirait à effrayer la thérianthrope. Vain espoir. Elle n’était pas une bête sauvage, mais une créature dotée d’une atroce intelligence dont les crocs effilés prirent un malin plaisir à frôler sa peau. Des gouttes de salive dégoulinèrent dans son cou, pendant qu’un sourd grondement émanait de sa gorge. Le commandant gigota en tous sens. À ce moment, la vieillarde raffermit davantage sa prise.
— Mon mari et moi penserons à vous lorsque nous aurons regagné les égouts d’Asgartha, caqueta-t-elle en agitant sa langue avec frénésie. Oui… nous penserons bien à vous.
Elle s’arrêta soudain. Ilas l’entendit renifler, sans parvenir à deviner où pouvaient bien se situer sa cavité nasale sur son visage grotesquement fendu en deux.
— Qu’est-ce que ça sent ? siffla-t-elle.
Ilas perçut également cette odeur. Elle était ténue. Mais il aurait reconnu entre mille ce parfum de poudre noire et de sang frais. Un claquement puis une détonation accompagnèrent un jet incendiaire, qui frappa la thérianthrope de plein fouet. Le tir la propulsa contre un mur où elle s’écrasa misérablement. Sans plus attendre, Ilas se redressa d’un bond et ramassa son sabre, cherchant du regard l’origine du coup de feu. »
Chapitre 31 – Instinct naturel
L'auteur
Roman Lutèce, bien que laborantin de profession et donc scientifique par défaut, est avant tout un passionné de littérature et d'écriture. Ses univers sont empreints de fantaisie, teintés de présences obscures et parsemés d'yeux qui observent depuis chaque recoin. Il voue également une grande passion à la botanique, trouvant inspiration lors de ses voyages. Son objectif est de faire rêver autant qu'il fait peur, et idéalement, de faire également l'inverse. Évidemment, il ne serait rien sans sa compagne de longue date : Sarah Lutèce, qui partage sa vie depuis 11 ans.